Valorisation et recyclage des déchets : quoi de neuf en Gironde ?

La transformation durable des déchets est au cœur des problématiques d’accompagnement des transitions écologique, énergétique et économique. 

En plus d’être créateurs de valeurs, la valorisation et le recyclage des déchets constituent une source d’emplois et de créativité.

Bordeaux et la Gironde ont vu ces dernières années se créer ou s’installer des entreprises et startups qui développent des solutions innovantes pour sensibiliser, collecter et recycler des déchets et dont l’actualité récente est porteuse d’avenir.

Pour accompagner ces entreprises pionnières et répondre aux enjeux de la transition écologique , plusieurs initiatives locales ont vu le jour en Gironde :  le Plan zéro pollution plastique du Conseil régional et de sa feuille de route écologique Neo Terra, ou le Plan déchets de la Métropole de Bordeaux.

Valoriser les déchets alimentaires et agricoles

  • Implantée à Eysines en 2023, Moulinot, première entreprise française à s’être spécialisée dans le recyclage des déchets alimentaires, a inauguré en septembre son usine de 2000 m² permettant de traiter 30 000 tonnes de biodéchets par an. La nouvelle plateforme de collecte de biodéchets et de leur valorisation sous forme de soupe organique est un gisement pour les agriculteurs méthaniers basés dans le médoc qui produisent du biogaz et du fertilisant naturel. Moulinot envisage à terme la création de 50 emplois sur l’agglomération bordelaise.
  • BicyCompost, startup bordelaise créée en 2021, spécialisée dans la collecte et la valorisation des biodéchets est lauréate d’un appel d’offres lancé par Bordeaux Métropole. Ce projet s’inscrit dans le cadre de la loi Agec du 1er janvier 2024, qui oblige les collectivités et les entreprises à se doter de solutions de collecte des déchets organiques. Ce contrat de 4 ans permet à la startup de collecter des bornes d’apport de déchets alimentaires des particuliers dans Bordeaux intramuros et à Ecovalim, filiale de CVE producteur d’énergies renouvelables, de traiter et valoriser par méthanisation. À terme, l’objectif est de collecter plus de 30 tonnes de biodéchets chaque année, avec 125 bornes déployées d’ici fin 2024 et 500 d’ici 2027.
  • Michelin, leader de la fabrication de pneumatiques, implanté à Bassens au nord de Bordeaux depuis 60 ans, veut faire des pneus « verts » à partir de déchets agricoles. L’usine qui produit du caoutchouc synthétique à partir de dérivés d’hydrocarbures, a inauguré en début d’année un démonstrateur industriel permettant de travailler à partir d’éthanol biosourcé (déchets agricoles ou biomasse du bois). Son objectif à l’horizon 2050 est de parvenir à 100% de matériaux d’origine renouvelable pour la production du pneu « vert ».
  • Zeta, la marque bordelaise de baskets réalisée à partir de déchets alimentaires ou produits recyclés et végans (amidon de maïs, marc de raisin ou de café ) vient de réaliser une levée de fonds pour accélérer sa croissance à l’international et recruter. Créée en 2020, la startup a ouvert sa première boutique à Bordeaux et continue à innover avec une nouvelle collection à base de déchets oléicoles, générés par la production d’huile d’olive en Turquie. 
  • Toopi Organics, situé à Loupiac-de-la-Réole, transforme l’urine humaine en produits fertilisants.  Elle a obtenu fin 2023 une subvention de 8,4 millions d’euros de l’Accélérateur EIC, le programme phare de l’Europe pour les startups deeptech pour accélérer son développement en Europe avec plus d’une centaine d’essais agronomiques prévus dans 6 États membres.  Son premier site industriel à grande échelle en France sera opérationnel en 2025, puis en Belgique en 2026.

Recycler les déchets industriels

  • La jeune startup Nova Carbon hébergée à Bordeaux Technowest, vient de lever 1,4 Million € pour recycler la fibre de carbone grâce à sa technologie brevetée permettant de récupérer 70% des propriétés du carbone. Cette nouvelle étape lui permettra de passer de la phase laboratoire à une phase d’étude préindustrielle et de construire une ligne pilote pour produire quelques dizaines de tonnes par an de matériau recyclé d’ici fin 2025 pour les marchés du sport, du nautisme et de l’aéronautique. Son objectif est de réduire de moitié les déchets de fibre de carbone en France et en Europe d’ici 10 ans.
  • Envie 2E Aquitaine, le centre de recyclage de panneaux photovoltaïques basé à St Loubès, accélère son développement depuis son ouverture fin 2022, en partenariat avec l’éco-organisme Soren.  L’entreprise est pionnière dans le monde pour sa machine de délamination des panneaux photovoltaïques, facilitant la récupération du verre et de l’aluminium, mais également de métaux stratégiques comme l’argent et le cuivre. Après avoir traité 1000 tonnes de panneaux en 2023, elle vise l’objectif de 1500 tonnes en 2024. Elle annonce l’ouverture d’une 2ème ligne de traitement.
  • La biotech Dionymer, vient de lever 1,5 million d’euros pour développer son bioplastique et a été désignée start-up de l’année en Nouvelle Aquitaine du prix de l’Entrepreneur organisé par EY.  La startup installée à Pessac , a développé une technologie permettant de transformer les déchets organiques en matériaux polymères biodégradables utilisables en cosmétique ou plasturgie. Cette levée de fonds permet à Dyonimer de construire son pilote préindustriel pour produire d’ici 5 ans 1 000 tonnes de polymères par an.
  • Dans le domaine de la transformation des plastiques , la jeune startup Plastoo vient de s’implanter à Mérignac. Elle s’est spécialisée dans le recyclage et la transformation de déchets en plastique (emballages et contenants principalement), en produits durables, et recyclables (mobilier ou objets). Elle  a déjà signé ses premiers contrats avec des entreprises locales dont le CHU de Bordeaux pour la récupération d’une partie des déchets. L’entreprise, qui emploie déjà 4 personnes, est en phase de recrutement pour atteindre 7 collaborateurs à moyen terme.
  • La startup Recycleo est spécialisée depuis 2017 dans la collecte et le recyclage des déchets de bureau à Cestas. Parmi ses produits valorisés, Pavéco, le pavé urbain fabriqué à partir de mégots, ou encore le Bokashi, un composteur d’intérieur, qui transforme, sans odeur, ni nuisibles, les restes de repas des entreprises en engrais naturel.
  • La collecte et la transformation des déchets est aussi l’affaire de Keenat (keeping our nature) à Talence. La société a reçu le prix de l’Engagement sociétal dans le cadre de la 32e édition du prix de l’Entrepreneur de l’année en Nouvelle Aquitaine. Recyclage de mégots, des masques chirurgicaux et des chewing-gums, Keenat se déploie à l’échelle européenne et envisage de passer à une quarantaine de salariés d’ici 3 ans dans de nouveaux locaux.
  • La société Volteo spécialisée dans la distribution de piles et de batteries, vient d’ouvrir sur la nouvelle zone de Ladils de Bazas une usine de retraitement des batteries lithium des matériels électroménagers et portatifs, petite mobilité (vélo…) pour leur donner une seconde vie. 50 emplois sont prévus.

Les actions de la métropole de Bordeaux en faveur de la gestion des déchets

La Métropole a adopté en 2022 un plan déchets pour réduire le volume des déchets de 15 % par habitant d’ici 2030. A ce jour,
le volume des ordures ménagères a baissé de pratiquement 11 %.

Parmi les initiatives les plus innovantes, la Métropole met en place des solutions pour collecter les déchets alimentaires de ses habitants et les utiliser comme ressources selon les principes de l’économie circulaire.

Depuis septembre 2024, Bordeaux Métropole déploie ainsi sur son territoire des bornes pour recueillir les déchets alimentaires et produire de l’énergie verte et des engrais biologiques.   

Enfin la Métropole a mis en place des solutions d’accompagnement des habitants  pour trier les déchets verts et les déchets alimentaires : broyage, compostage partagé et distribution de composteurs individuels.

DERNIÈRES
ACTUALITÉS