Aéroport de Bordeaux | 3 questions à Pascal Personne

Pascal Personne, Directeur de l’Aéroport de Bordeaux-Mérignac : « Nous voulons ouvrir Bordeaux au Monde »

Actualité chargée pour l’aéroport de Bordeaux-Mérignac !

Avec plus de 5 millions de voyageurs annuels, l’entreprise qui affiche une croissance très supérieure à la moyenne des aéroports régionaux, vient d’être distinguée par le grand prix du magazine « Air Transport News » *.
Une reconnaissance pour le directeur Pascal Personne et ses équipes dans un contexte contrasté, à la fois marqué par l’attractivité de plus en plus forte de la région bordelaise et les récents attentats à Bruxelles.
*Bordeaux Airport received the Air Transport News 2016 Award of the best Airport under 10 million passengers.

Qu’est-ce que ce trophée signifie pour vous ?

Air Transport News est un média spécialisé dans l’aérien, un magazine qui fait référence dans notre milieu.
Ce trophée est la récompense d’un travail acharné depuis des années. Nous avons passé la barre des 5 millions de passagers en 2015 et nous recevons un « award » dans une catégorie qui comprend des aéroports enregistrant jusqu’à 10 millions de voyageurs.
C’est le signe que la profession reconnaît l’exceptionnelle performance de Bordeaux, qui enregistre une croissance bien supérieure à la moyenne des grands aéroports régionaux français, voire européens*.
*par comparaison Nantes ou Beauvais font 4 millions de passagers par an, Nice 12 millions.

A quoi attribuez-vous ces excellents résultats ?

D’abord, nous avons pris l’avion du Low Cost au bon moment.
Billi, notre aérogare, a été construite en 2010 et agrandie à peine 4 ans plus tard. Les compagnies ont joué le jeu et nous ouvrons de nouvelles destinations chaque année.
Le trafic ne vient pas tout seul ! Les aéroports sont en concurrence.
Notre équipe de commerciaux prend son bâton de pèlerin et part à la rencontre des compagnies pour vendre la destination « Bordeaux ». Dans cette conquête, Billi est un outil puissant.
Autre argument fort : l’image de la région bordelaise, de plus en plus attractive.
Notre territoire est en plein développement et l’aéroport, bien sûr, en profite.

Quels sont vos objectifs à plus long terme ?

Pendant quelques années encore, nous allons développer les vols « moyen-courrier » (entre 2h et 4h) : Au printemps, nous ouvrons les destinations vers Berlin et Hambourg et, dans quelques temps, d’autres lignes vers les pays de l’Europe de l’Est.
A l’image de notre récente liaison Bordeaux-Istanbul via Turkish Airlines, qui fonctionne très bien, nous cherchons à ouvrir Bordeaux au monde via des HUBS** puissants.
Les attentats à Bruxelles ont porté un coup dur à notre secteur.
Des contrôles drastiques sont déjà effectués aux départs (après l’enregistrement) et aux arrivées. La question de la sécurisation des zones publiques est complexe, car ce sont des espaces ouverts où passent des centaines de personnes à l’heure. L’armée et la police circulent dans l’aéroport, et renforcent leurs contrôles.
** des aéroports de correspondance où l’on passe d’un moyen-courrier à un long-courrier.
[Il l’a dit]
« Les publications de BGI sont performantes et utiles, en langue française bien sûr, mais aussi anglaise.

Repères

  • 2007 : création de l’ADBM, société aéroportuaire. L’aéroport devient une entreprise privée dont les actionnaires sont publics.
  • 2010 : création de Billi, le terminal 100% Low Cost. En 4 ans, Billi gagne plus d’1,5 million passagers.
    L’aéroport passe de 3 millions de voyageurs en 2009 à 5,3 millions en 2015.
  • 2014 : agrandissement de Billi. L’aéroport prépare sa réponse à l’arrivée de la LGV à Bordeaux en 2017, qui concurrencera la navette Bordeaux-Orly (950 000 passagers/an).

Pour mieux le connaître

Naissance au Mans. 57 ans, marié, trois enfants.
Parcours professionnel

  • Direction générale de l’aviation civile (1985-1990)
  • En charge du développement de la compagnie aérienne AOM dans les années 90.
  • Directeur général d’AOM, puis d’Airlib.
  • Directeur de l’aéroport de Bordeaux-Mérignac (2004).
  • Président du directoire de l’aéroport (2007).

Ce qu’il préfère dans son travail
« La variété des missions : pas une semaine ne ressemble à l’autre. J’aime surtout le contact avec les salariés. Nous sommes 200 et l’on se connaît presque tous.
J’apprécie également les liens privilégiés que j’entretiens avec les élus locaux : l’aéroport les intéresse, et c’est un vrai plaisir de savoir qu’il est aussi bien ancré dans son territoire.»

  • Sa destination de rêve : « En famille, à Cadaquès (Espagne) et bientôt peut-être en Nouvelle-Zélande ou en Australie. »
  • Un autre métier : « Dans l’aérien, c’est sûr ! Aux commandes d’une compagnie aérienne. »
  • Une personne qui l’inspire : « Louis Gallois et Patrick Kron, deux patrons visionnaires, deux hommes complets. »
  • Un livre de chevet : « Je lis surtout la presse, en particulier le journal La Croix. »
  • Son péché mignon : « Je suis gourmand. Quand je déjeune à la brasserie de l’aéroport, le personnel m’entoure de ses attentions et j’ai droit à un café aménagé Pascal Personne, avec son supplément de glace. »

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